- siniser
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• 1942; de sin(o)-♦ Didact. Répandre la civilisation chinoise dans (un pays); rendre chinois quant à la culture. — Pronom. SE SINISER : adopter la culture chinoise.siniserv. tr.rI./r Didac. Rendre chinois.rII./rd1./d Faire adopter la langue, la civilisation, les moeurs chinoises à (une population).|| v. Pron. Population qui se sinise.|| Pp. adj. Communauté sinisée.d2./d Adapter à la culture, aux modes de pensée chinois.⇒SINISER, verbe trans.Rendre chinois; donner certains caractères chinois. Au part. passé. Les pays sinisés avaient adapté, chacun suivant ses traditions et ses aspirations propres, l'esprit de la danse chinoise à ses créations mimiques et musicales (CUISINIER, Danse sacrée, 1951, p. 64). Les noms de famille d'origine Xianbei [groupe turco-mongol] sont sinisés (Encyclop. univ. t. 4 1969, p. 280). V. mandchou ex.— Empl. pronom. réfl. [Le suj. désigne une pers., un ensemble de pers.] Devenir chinois; adopter tout ou partie de la civilisation chinoise. Les Mongols (...) s'étaient sinisés au point d'être souvent méconnaissables et, cependant, ils n'étaient pas arrivés à prononcer le chiffre dix avec l'intonation du sud (Paris-Match, 18 mars 1967, p. 84, col. 3).REM. Sinisant, -ante, part. prés. en empl. adj. et subst. a) Adj. [En parlant d'une pers.] Qui porte de l'intérêt à la Chine, à sa civilisation; dont la vie, l'œuvre est marquée par la Chine. V. asiatisme ex. 3. b) Subst. Spécialiste de la Chine; connaisseur de la langue chinoise. Pour qualifier les caractères chinois, à côté d'idéogramme, qui est encore couramment employé par les sinisants, les linguistes ont proposé plusieurs termes (V. ALLETON, L'Écriture chinoise, 1984, p. 7). Empl. apposé. Tout indigne que je me sente et me sache, amateur sinisant, d'écrire sur Marcel Granet, je lui dois trop pour ne pas triompher de ce scrupule (ÉTIEMBLE ds Ét. chinoises t. 4, n ° 2, 1985, p. 13).Prononc.:[sinize], (il se) sinise [-ni:z]. Étymol. et Hist. 1936 sinisant part. prés. adj. des poètes sinisants (Arts et litt., p. 38-9); 1942 siniser (J. AUBOYER, Les Arts de l'Extrême-Orient, p. 17). Comp. de l'élém. formant sino- et du suff. -iser.DÉR. Sinisation, subst. fém. Action de siniser; résultat de cette action. Sa sculpture échappe à l'art chinois malgré la sinisation des visages (MALRAUX, Voix sil., 1951, p. 167). Cette consolidation du pouvoir mandchou (...) s'est accompagnée d'une sinisation de l'aristocratie mandchoue (Encyclop. univ. t. 4 1969, p. 289). — [
]. — 1re attest. 1942 (J. AUBOYER, op. cit., p. 18); de siniser, suff. -(a)tion.
siniser [sinize] v. tr.❖♦ Didactique. V. tr. Répandre la civilisation chinoise dans (un pays); rendre chinois, quant à la culture. || « Le danger, c'est le retour en arrière, le révisionnisme. Il faut “siniser” le marxisme. C'est le “retour à la Chine” » (l'Express, 25 oct. 1965, in P. Gilbert).1 La Chine forme, aux yeux de ceux qui cherchent à la pénétrer, un tout un peu mystérieux (…) des invasions y ont déferlé, des dynasties étrangères s'y sont même imposées, mais, au cours du temps, la Chine les a assimilées, absorbées, les sinisant malgré elles.Jeannine Auboyer, les Arts de l'Extrême-Orient, p. 17 (1949).——————se siniser v. pron.♦ Adopter la culture chinoise; tendre à devenir chinois, culturellement.2 Son destin (de la dynastie Kin) fut semblable à celui des Kitans, et peut-on dire, au destin commun des dynasties étrangères de la Chine. Dispersés sur l'immense territoire du pays soumis, ils se sont vite sinisés, et abandonnant leurs vertus guerrières, succombèrent devant l'assaut des nouveaux barbares : les Mongols.A. Meillet et M. Cohen, les Langues du monde, p. 385.❖DÉR. Sinisation.
Encyclopédie Universelle. 2012.